Un artiste choisit souvent un nom de scène pour se construire un alter-ego. Ici, l'opération est inédite : d'une on deviendra cinq. Car Christine And the Queens est bien une artiste solo. Forte de 2 premiers EP autoproduits ("Miséricorde" et "Mac Abbey") puis d'un EP " Nuit 17 à 52" chez Because en 2013 et des différents concours de nouveaux talents qu'elle a remportés haut la main (Prix Adami / Prix découverte du Printemps de Bourges...), Christine prolonge la rêverie constante sur la métamorphose et ses répercussions avec "Chaleur Humaine". Seule sur scène, sans filets, elle est une chanteuse danseuse performeuse qui marque les esprits. Elle a impressionné ainsi aux Victoires de la Musique en février 2014 (Lauréate Révélation Scène), elle a assuré ce Printemps la première partie de Stromae. Son premier album sort le 2 juin et bénéficie d'un plébiscite médiatique. Ce soutien, c'est la reconnaissance d'une Vraie Artiste.
Notre avis : "Christine and the Queens", derrière cette promesse de groupe se cache en fait un petit bout de fille, Héloise Lhetissier. En une poignée de chansons sombres et ambiguës, cette jeune Nantaise de 25 ans a jeté le trouble dans la pop hexagonale. A tel point qu'une partie de la presse spécialisée croit voir en elle une sorte de "Lady Gaga à la française". La chanteuse, elle, trace sa route avec ambition et exigence, sous influence composite de Michael Jackson, Lou Reed, Bjork, Klaus Nomi ou encore Peaches. L'univers de Christine est "Queer" par définition. Son but ? Nous faire partager sa fascination pour l'androgynie, le travestissement et le mélange des genres. Que ce soit sur scène, dans ses clips ou dans ses chansons, Christine aime brouiller les frontières entre pop et électro, entre musique et performance théâtrale, entre masculin et féminin. Cet album nous révèle une Christine and the Queens troublante, nuancée et touchante sur des arrangements électro sublimes. Dépouillée sans être nue, la musique intimiste de la Nantaise tape dans le mille.